- entrave
-
• 1530; de entraver1 ♦ Ce qu'on met aux jambes d'un animal pour gêner sa marche. ⇒ billot, lien. Cheval qui brise ses entraves, qui se libère d'une entrave. — Par ext. Lien servant à attacher qqn. Les entraves d'un esclave, d'un prisonnier. ⇒ cep, chaîne, fer.2 ♦ Fig. Ce qui retient, gêne, assujettit. Cette loi est une entrave à la liberté de la presse. Leurs perpétuelles objections sont des entraves à notre action. ⇒ empêchement, frein, gêne, obstacle. Les artistes « se sont dégagés des entraves de la symétrie » (Taine). ⇒ assujettissement, chaîne, contrainte. Sans entraves. Les entraves morales qu'impose la société. « l'art ne tolère ni limites ni entraves » (Caillois).⊗ CONTR. Émancipation, libération. Liberté, licence.Synonymes :- chaîne- frein- obstacleentraven. f.d1./d Lien que l'on attache aux jambes de certains animaux pour les empêcher de s'éloigner, de ruer. Mettre des entraves à un cheval.— Par ext. Prisonnier chargé d'entraves.d2./d Fig. Ce qui gêne, ce qui asservit. Se libérer des entraves de la dictature.⇒ENTRAVE, subst. fém.A.— Objet que l'on met aux jambes de certains animaux pour gêner leur déplacement. Entrave de cuir, de chaînes. Mettre les entraves à un cheval (Ac.). Elle appelle un domestique de la ferme pour l'aider à débarrasser le chien de ses entraves (GIDE, Journal, 1933, p. 1150) :• 1. Ayrton enleva les entraves du bœuf, Mulrady celles du cheval, et l'on revint en suivant les bords sinueux de la rivière.VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, t. 2, 1868, p. 211.— P. ext. [En parlant de pers.] Chaînes ou liens retenant les esclaves ou les prisonniers. Synon. fers, ceps. Caligula. — À notre ardent Gaulois a-t-on mis les entraves? (DUMAS père, Caligula, 1837, II, 2, p. 60). Vous avez sataniquement persévéré dans le silence bien qu'étant au pouvoir des gênes, chaînes, ceps, entraves et ferrements (HUGO, Homme qui rit, t. 2, 1869, p. 199) :• 2. ... des libérés politiques qui ont les pieds tordus pour avoir trop longtemps traîné le boulet dans les bagnes de la Sibérie, les entraves dans les camps concentrationnaires du IIIe Reich...CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 383.B.— Au fig. Ce qui retient, assujettit. Entrave morale, politique, religieuse; abolir, multiplier, rompre, supprimer les entraves; triompher des entraves; cette loi est une entrave au commerce. Elle s'en voulait de l'entrave qu'elle était dans la vie de Jacques (MARTIN DU G., Thib., Été, 1936, p. 501). Comme si le sujet cherchait toute sa vie à rompre l'entrave qui le retient immobilisé (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 99) :• 3. — Ah! si vous saviez ce que cela signifie de sentir qu'on est libre, qu'on n'a plus aucune entrave à rompre, aucun ordre à recevoir!DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire? 1934, p. 108.— Spéc., DR.♦ DR. DU TRAVAIL. Délit qui consiste en un empêchement apporté par l'employeur, soit à la libre désignation, soit à l'exercice régulier des fonctions des représentants du personnel. Délit d'entrave (CIDA 1973).♦ DR. INTERNAT. ,,Entrave au commerce :restrictions arbitraires apportées par certains pays à la libre circulation des personnes, des marchandises, des capitaux et des services`` (Lar. comm. 1930). Entraves à la liberté des enchères (CAP. 1936) :• 4. Tous ces effets du régime protecteur, signalés par M. Blanqui, sont vrais et déposent contre les entraves apportées à la liberté du commerce.PROUDHON, Système des contradictions écon., t. 2, 1846, p. 8.Prononc. et Orth. :[]. Enq. : //. Ds Ac. 1694-1932. Les éd. de 1718-1835 enregistrent la vedette au pluriel. Étymol. et Hist. Ca 1260 entraves « lien qu'on met aux jambes de certains animaux pour gêner leur marche » (Règle du Temple, éd. H. de Curzon, p. 211). Déverbal de entraver1. Fréq. abs. littér. :434. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 996, b) 563; XXe s. : a) 431, b) 429.entrave [ɑ̃tʀav] n. f.ÉTYM. 1530, Palsgrave; attestation isolée, v. 1260; déverbal de entraver.❖1 Ce qu'on met aux jambes d'un animal pour gêner sa marche. ⇒ Abot, attache, lien; ⇒ aussi billot, 5., entraver. || Les entraves sont le plus souvent des liens de cuir. || Mettre des entraves à un cheval. || Entraves qui servent à empêcher une bête de ruer, de sortir du pâturage, de bouger au cours des soins qu'on lui donne. || Animal qui brise ses entraves, qui se dégage, se dépêtre, se libère d'une entrave.♦ Par ext. Chaîne, lien servant à attacher qqn. || Les entraves d'un esclave, d'un prisonnier. ⇒ Cep, fer.♦ Par métaphore :1 Tous les hommes vivants sont ici-bas esclaves;Mais suivant ce qu'ils sont, ils diffèrent d'entraves;Les uns les portent d'or et les autres de fer (…)Mathurin Régnier, Satires, III.2 (1598). Fig. Ce qui retient, gêne, assujettit. || Cette loi est une entrave à la liberté de la presse. || Délit d'entrave (à une liberté). || Le manque de capitaux est une entrave, met une entrave à l'essor de notre affaire. || Leurs perpétuelles objections sont des entraves à notre action. ⇒ Empêchement, gêne, obstacle. || Se libérer, se dégager, se détacher d'une entrave. ⇒ Assujettissement, attache, boulet, chaîne, embarras, empêchement, joug. || Rompre, briser des entraves. || Sans entraves. || Ne plus connaître d'entraves. || Les entraves morales qu'impose la société. ⇒ Contrainte, frein (→ Braver, cit. 11; combativité, cit. 1). || Se donner des entraves. || Les règles, les nécessités formelles sont souvent une entrave aux initiatives personnelles.2 (…) ils se sont dégagés des entraves de la symétrie mécanique (…)Taine, Philosophie de l'art, t. II, p. 132.3 (…) nous éprouvons soudain le besoin de briser de chétives entraves pour nous épanouir à plus de lumière.M. Barrès, la Colline inspirée, p. 2.4 Il ne pensait plus à la responsabilité qu'il avait acceptée; il ne pensait qu'à l'entrave qui dorénavant, quoi qu'il fît, paralyserait sa marche. Il ne comprenait plus par quelle aberration il avait pu prendre ce sauvetage à sa charge (…) C'était lui qui s'était attaché cette pierre au cou ! Et plus moyen de reculer !Martin du Gard, les Thibault, t. I, p. 264.❖CONTR. Émancipation, libération. — Facilité, liberté, licence.DÉR. Entravon.
Encyclopédie Universelle. 2012.